Volume sorti en juin 2015.
Le dossier proposé est consacré aux rapports ambivalents entretenus par le catholicisme avec l’image, fixe ou animée. Il va de la photographie, en l’occurrence celle produite par un missionnaire ethnographe qui réunit une collection étonnante de clichés en Afrique occidentale dans les années 1940-1960, au film de fiction qui met en scène des jésuites ou aborde indirectement le fait religieux. Traitant aussi du film documentaire et de la création d’émissions religieuses pour la télévision, ce numéro montre que le catholicisme est producteur d’images et objet de représentations contradictoires.
Soucieux d’affirmer sa présence dans la société, il a longtemps cherché à mettre l’image moderne au service du message religieux et à la contrôler. Mais les essais d’encadrement ou d’instrumentalisation des nouveaux médias, y compris par le recours à la justice en Italie (comme le procès intenté en Italie à Pasolini en 1963), se sont heurtés à la volonté farouche des auteurs et des producteurs de préserver leur indépendance.
Le catholicisme, et au-delà le sacré, deviennent alors une source d’inspiration ou un simple fait de société observé de manière critique. Entre utilisation et méfiance, entre des productions initiées de l’intérieur d’une religion et celles nourries par la spiritualité personnelle des réalisateurs, tel Jean Grémillon, l’ensemble des approches analyse les liens de répulsion/attirance qui continuent à caractériser les relations entre la religion et l’image. Il met aussi en évidence l’autonomisation croissante du cinéma à l’égard des normes ou des prescriptions confessionnelles.
ERRATUM : Une erreur s'est glissée sur la quatrième de couverture du volume dans le paragraphe d'introduction des participants au dossier. Nous présentons nos excuses à Mme Evelyne COHEN, malencontreusement renommée.